Décider en liberté

D’après Béatrice Bossart dans les Xavières

Dans ma culture, le champ des possibles s’est ouvert considérablement : accès aux études, aux voyages par exemple. Finis les parcours professionnels « prêt à porter ». La forme des engagements en société ou familiaux aussi est désormais laissée au choix de chacun. Par contre, ce qui ne rentre pas dans la norme sociale ambiante semble implicitement barré. Il s’agit donc alors d’apprendre à décider, véritablement en liberté, et pas de manière déterminée par la mode environnante ou subie au gré des événements ou des ressentis du moment.

 

Dans le tumulte, discerner la voie intérieure

 

Au fait, au nom de quoi décider, qu’est ce qui est recherché, qu’est ce qui est en jeu ? Chacun peut répondre avec son système de valeurs. Ma réponse est chrétienne : l’enjeu est de devenir plus pleinement ce que l’on est, pour la joie de Dieu. Cela va de pair avec une meilleure connaissance de soi. Non comme un absolu, un en soi, mais en vue de repérer ce qui m’habite au plus profond, ce qui est vivant en ce lieu intérieur. Dans mes décisions, comment être fidèle à moi-même ? La connaissance de soi nous vient en partie par les autres et les outils de développement personnel. La connaissance intérieure dont il est question ici se trouve dans une relation vivante avec Dieu pour moi. La découverte, l’acceptation, l’accueil de ce que je suis sont ici de nature spirituelle.

Le « davantage » et la « vision »

Dans le panel des possibles, au nom de cette fidélité profonde, il y en a que je peux éliminer, des compromissions, des attitudes que je rejette. Tout est permis, mais tout n’est pas constructif. Qu’est ce que je ne veux pas/plus pour ma vie ? Et entre plusieurs options bonnes, où me conduit l’aiguille du « davantage » ? Qu’est ce qui m’amènera à plus de vie, en moi, autour de moi ? Qu’est ce qui humanisera davantage ce que je fais, sera source de plus grandes croissances ou fraternités ? Au fil de ces tris, qui balisent ainsi le chemin, se forge une vision pour ma vie, mon projet.

Conseils et recul

Prendre conseil fait partie du discernement. Et puis, l’équilibre de vie et l’affectif sont primordiaux, absolument nécessaires pour limiter les moments où « on ne voit plus clair », et préserver la capacité décisionnelle et le recul. Si décider et tenir dans sa décision ne signifie pas facilité, mais demande renoncements, patience et endurance, la liberté est à ce prix, et la vie promise en abondance en est la récompense.